Mon adolescence a été marquée par la fuite. Un foyer trop lourd, des violences, des abandons – alors je suis partie.
J’ai connu la rue, la faim, le froid, la peur.
Mais c’est aussi là que j’ai appris que la famille, parfois, se construit hors du sang, en rencontrant ceux qui m’ont donné un ancrage plus solide que n’importe quel drapeau.
Cette expérience a façonné ma vision. J’ai choisi de ne pas me définir par mes blessures, mais par ce qu’elles m’ont appris : la résilience, la compassion, et la capacité de voir au-delà des apparences.
J’ai pardonné, non par naïveté, mais parce que garder la colère aurait été m’enchaîner encore.
De là est né mon esprit nomade. Et sans doute aussi ce parcours professionnel hétéroclite, toujours en mouvement, toujours avide de comprendre.
J’ai suivi deux masters en sociologie et en ethnologie, avec une spécialisation en anthropologie religieuse. J’y ai trouvé les outils pour analyser les croyances, les rituels et les structures sociales qui nous façonnent.
J’ai bloggué des années sur le paganisme et les pratiques ancestrales. Une manière d’explorer et de transmettre ce que nos racines païennes, souvent effacées, peuvent encore nous apprendre aujourd’hui.
Puis j’ai plongé dans la culture vivante : distribution musicale, spectacles, maison d’édition, galerie d’art. Quinze ans à expérimenter, créer, fédérer. J’y ai compris comment la création et l’expression bousculent les normes et ouvrent des espaces de liberté.
Écrivain public, j’ai accompagné des personnes dans leurs démarches, découvrant chaque fois que l’administratif n’est jamais qu’un masque posé sur des blessures intimes.
En milieu hospitalier, pendant la pandémie, j’ai vu le vernis social craquer.
Plus tard, en tant que consultante en communication, j’ai travaillé sur le langage du corps, la gestion du stress, la communication bienveillante, et la manière d’exploiter pleinement ce que chacun porte déjà en lui.
